Une étude de phase 4 vient d’être lancée au CHRU de Lille sur les effets indésirables du baclofène prescrit dans l’indication de la réduction de la consommation d’alcool des patients alcoolodépendants. Dirigée par le Dr Benjamin Rolland, cette étude prévue pour durer 3 ans se veut être un complément des études Bacloville et Alpadir, et vise les 800 patients volontaires.
Alors qu’Alpadir et Bacloville sont des études menées sur des patients très sélectionnés, exempts de comorbidités, afin d’évaluer l’efficacité du bacloville prescrit en milieu hospitalier et en ville, Baclophone ne dispose que de très peu de critères d’inclusion. Le but affiché est de « rassembler un groupe de volontaires les plus représentatifs possible des patients à qui nous sommes confrontés au quotidien », précise le Dr Rolland auprès du « Quotidien ».
Des effets secondaires à l’imputabilité incertaine
« De nombreuses inconnues demeurent sur les effets indésirables rapportés suite à la prise de fortes doses de baclofène (jusqu’à 180 mg par jour) prescrites hors AMM, poursuit-il, nous souhaiterions pouvoir vérifier leur imputabilité. » Les effets secondaires le plus souvent rapportés sont les sédations (le baclofène est un agoniste des récepteurs GABAB), et des cas d’acouphènes et d’insomnies.
« On a aussi relevé, plus rarement, des effets secondaires neuropsychiatriques comme des états maniaques ou des crises d’épilepsie, ainsi qu’un décès et quelques cas de comas, détaille le Dr Rolland, mais il est impossible de savoir si ces événements sont liés au baclofène. Nous souhaiterions savoir si d’autres causes sont possibles, en particulier la consommation importante d’alcool. »