Après un an de RTU baclofène, un premier bilan mitigé

Le généraliste – 23 mars 2015

Certains verront le verre à moitié vide d’autres le verre à moitié plein … Un an après avoir accordé une RTU au baclofène pour le traitement des patients alcoolodépendants, l’ANSM dresse un premier bilan en demi teinte de l’expérience. Suggérant que si le baclofène semble plutôt efficace et correctement toléré (avec des effets secondaires conformes à ceux attendus), les prescriptions et les modalités de suivi ne suivent pas toujours le protocole.

Trop peu de patients concernés

Ainsi au 20 mars 2015, seuls un peu plus de 5 000 patients étaient enregistrés sur le portail de la RTU, indique l’ANSM. « Cette proportion semble très faible au regard de l’estimation de l’ensemble des patients traités par le baclofène dans l’alcoolodépendance », souligne l’ANSM.

Second bémol, alors que le protocole de RTU prévoit une consultation tous les 15 jours lors de la phase de titration puis une consultation de suivi mensuelle, l’analyse des données collectées au cours des 6 premiers mois de RTU, montrent que ce calendrier est loin d’être respecté.

Ainsi, entre mars et septembre 2014, parmi les 3570 patients enregistrés, seule peu plus de la moitié des patients (n=2032, 57 %) ont effectué au moins une visite de suivi.

Une diminution réelle de la consommation d’alcool

Côté efficacité en revanche, les données portant sur les 2032 patients ayant réalisé au moins une visite de suivi sont encourageantes. Elles objectivent une diminution moyenne de la consommation journalière d’alcool de 56 g/j chez les patients en initiation de traitement (n=782) et de 15 g/j chez ceux déjà traités avant le début de la RTU (n=1194). Par ailleurs, parmi les patients en initiation de traitement, 32 % étaient abstinents lors de la dernière visite renseignée. Parmi les patients bénéficiant déjà d’un traitement en cours par baclofène avant la RTU, ce pourcentage atteignait 46 %.

De même, le score indiquant le besoin irrépressible de consommer de l’alcool (craving) a évolué favorablement chez 74 % (n=786) des patients nouvellement traités par baclofène et chez 45 % (n=1207) des patients déjà traités.

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