Baclofène : ex-alcoolique, je m’en suis sorti grâce à ce médicament

Par  Association Baclofène

LE PLUS. Le Baclofène, ce médicament qui permettrait de guérir l’alcoolisme, va pouvoir être prescrit. C’est l’annonce faite par le professeur Dominique Maraninchi, directeur de l’Agence de sécurité du médicament. Pour Frank, qui a commencé à boire à l’âge de 12 ans, et qui prend du Baclofène depuis un an et demi, c’est une très bonne nouvelle. Témoignage.

J’ai un parcours classique d’alcoolo-dépendant, à ceci près que le mien a commencé très tôt, vers mes 12-13 ans.

À 20 ans, je me dis que ça va passer

 Bière, whisky, vin, tout était bon du moment que c’était alcoolisé. Plus le temps est passé, plus la quantité et le degré a augmenté, jusqu’à atteindre des sommets : aux moments les plus critiques, plus d’une bouteille d’alcool fort par jour.

Assez rapidement, j’ai compris que j’avais un problème avec l’alcool, que ce soit à travers le point de vue des autres et mon propre ressenti. Mais, à 20 ans, je m’imagine que ça passera avec le temps. J’ai la naïveté d’y croire, mais cela me permet de repousser encore et toujours le moment où je pourrais en arriver au point extrêmement délicat d’essayer d’arrêter de boire.

Généralistes, psys, les portes se ferment

Mon histoire est assez chaotique forcément, parsemée de situations catastrophiques. Mais je m’en sors plutôt bien : je réussis à travailler, à me construire bon gré mal gré grâce à la bienveillance et la patience de ma compagne, maman de mon deuxième enfant, qui m’a aidé et poussé pour essayer de trouver une solution.

 Malheureusement – et c’est toujours ainsi que cela finit pour un malade de l’alcoolisme avant la découverte du Baclofène –, quels que soient les efforts fournis pour s’en sortir, on reste piégé dans son désespoir et sa dépendance. Et cette question qui nous taraude : si je dois rester abstinent, mais que je n’arrive pas à ne pas boire, comment je fais ?

Je passe par un généraliste et lui avoue mon alcoolisme, il me prescrit des benzodiazépines, qui ne font que soulager l’anxiété et la dépression liées à la tentative infructueuse d’abstinence. Un psy, deux psys…Non, mon problème ne se trouve décidément pas dans mon passé, mais dans ma dépendance.

 Alors, que n’est ce que je fais ? Je me pends ? Ou, ou…

Baclofène : ex-alcoolique, je m’en suis sorti grâce à ce médicament