Baclofène : l’impatience des malades de l’alcool

Le Républicain Lorrain – 23/10/2012

Le Baclofène, pilule miracle pour guérir de l’alcoolisme ? Face au phénomène, l’Agence du médicament vient de donner son feu vert à une deuxième étude. Mais les malades trouvent le temps long.

Mis sur le marché en 1975 sous le nom de Liorésal et aujourd’hui « génériqué », le Baclofène est un myorelaxant… détourné pour le traitement de l’alcoolisme. Le Dr Olivier Ameisen, lui-même dépendant, a popularisé le traitement via le livre grand public Le Dernier Verre (Denoël), publié en 2008.

Mais les autorités sanitaires ont jusqu’ici fait preuve d’une réserve prudente. Lancé en mai, l’essai Bacloville doit tester la molécule contre un placebo chez 320 patients suivis par des médecins de ville. Le laboratoire Ethypharm a déposé il y a quelques mois une nouvelle autorisation de mise sur le marché (AMM) conforme à cette pathologie. Elle vient d’obtenir le feu vert de l‘Agence du médicament. Cette étude, « Alpadir », se déroulera dans des centres d’addictologie. Mais il faudra attendre encore longtemps avant l’obtention d’une nouvelle AMM, surtout avec la volonté des autorités sanitaires de renforcer la pharmacovigilance après l’affaire du Mediator.

Pendant ce temps, les malades s’impatientent. Comme en témoigne Yves Brasey, 58 ans, qui vit à Saint-Bonnet-le-Château, dans la Loire. « En fait, j’étais un bon alcoolique qui vivait dans le déni… mais tous les traitements parlaient de s’arrêter à vie et, pour moi, il n’en était pas question », reconnaît cet informaticien, en évoquant ces copains « passés de cure en cure », ceux qui sont morts et « le seul qui a réussi à devenir abstinent » mais dont il n’a plus de nouvelles.

Baclofène : l’impatience des malades de l’alcool

Association Baclofene