Baclofène : mise au point

 

De Yves BRASEY » Ven Juil 06, 2012. En réponse à un sondage proposé par une association d’aide aux alcooliques : Lien vers le Forum de la Croix Bleue
Petite/grosse précision, le baclofène n’est pas une aide au sevrage et encore moins un médicament miracle.

Baclofene : mise au point.

Merci de ne pas faire un procès au baclofène. Petite/grosse précision, le baclofène n’est pas une aide au sevrage et encore moins un médicament miracle.

C’est un médicament qui permet à un malade alcoolique de « guérir » en le rendant indifférent à l’alcool.
Comme toute maladie chronique le traitement est à vie, d’où mes guillemets sur le mot « guérir ».
On ne guérit pas du diabète, de l’hypertension, du cholestérol, etc… on les soigne à vie.

Celui qui a envie d’un fruit mange un fruit, ou deux… il ne finit pas la corbeille !
Celui qui a envie d’un verre boit un verre ou deux… il ne finit pas la bouteille !

C’est cela l’indifférence, consommer pour un plaisir sans tomber dans l’excès.
Rappelons qu’en France 80 % de la population consomme de l’alcool, et 20 % n’en consomme pas comme d’autres n’aiment pas la viande ou le fromage.

Le baclofène permet à une personne comme moi, 58 ans, 30 années d’alcoolisme et de dégâts, de retrouver une vie normale avec une consommation raisonnable et raisonnée (normes OMS) d’alcool. Il permet aussi à d’autres personnes de se retrouver dans les 20 % qui n’aiment pas l’alcool.

C’est l’indifférence et le libre arbitre retrouvés.

Personnellement à 58 ans (56 ans à ma guérison), je n’ai pas eu besoin de suivi psy pour accompagner ma guérison, mais il ne faut pas se leurrer. Je n’en ai pas eu besoin car en 30 ans les problèmes psy qui ont participé à mon alcoolo-dépendance ont été réglés.

L’alcoolo-dépendance peut-être une maladie multifactorielle :
– l’alcoolo-dépendance pure par rapport à une drogue dure de la première catégorie (la seule en vente libre) : l’alcool. Le baclofène soigne ce problème et c’est le SEUL médicament à ce jour qui soit capable de le faire. Les autres n’étant qu’une aide au sevrage et à son maintient ou comme le prochain le Nalmefène/Selincro une aide pour boire 2 fois moins mais rester quand même un « bon » alcoolique ! c’est honteux !
– les circonstances de la vie : perte du conjoint, du toit, de l’emploi, etc… il faut dans ce cas, résoudre le/les causes ou apprendre à vivre avec sans se réfugier dans l’alcool ce qui n’est pas une solution.
– les problèmes purement psy : qui ne peuvent être réglés que par des aides psy, groupes de discutions, etc…

Cette précision est essentielle, le baclofène n’est pas un médicament miracle, c’est un médicament qui soigne le premier point uniquement.
Autre précision importante, cause de beaucoup d’échec, abstinence ne doit plus être l’objectif final. L’objectif final doit être le bien être : d’une consommation raisonnable et maîtrisée à l’abstinence. Dans les deux cas, un choix en toute liberté avec justement un libre arbitre retrouvé.
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J’approuve tout à fait ces précisions qui correspondent à mes propres observations de médecin, psychothérapeute et prescripteur du baclofène aux alcooliques, avec bientôt 3 ans d’expérience et plus de 300 dossiers ouverts. Merci à Yves Brasey et aux autres personnes, « guéries » de leur alcoolisme et militantes pour la prescription du baclofène, de leur dévouement auprès des personnes qui s’engagent dans ce traitement. Dr Annie Rapp

Samedi 7 Juillet 2012
Annie Rapp

Baclofène - Association Baclofene