Baclofène – Un traitement controversé de l’alcoolodépendance – 10/2011

LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 25 l N° 867 l OCTOBRE 2011

Depuis 2008, le baclofène est utilisé de façon empirique et à des doses variables dans le traitement de l’alcoolodépendance mais l’agence sanitaire des produits de santé appelle à la prudence et aucun essai ne permet à ce jour de statuer sur son niveau d’efficacité. Une étude lancée début 2012 par le Dr Philippe Jaury permettra enfin d’en savoir plus

Les conséquences de l’alcoolisme sont dramatiques, déchéance sociale, violence, accidents de la route, maladies du foie, cancers, etc. Environ 45 000 décès lui sont attribués directement chaque année et près de 10 % des Français ont un problème avec l’alcool allant d’une consommation excessive à la dépendance.
Or, le traitement de cette maladie est un parcours du combattant s’accompagnant souvent de rechutes ; les médicaments sont peu nombreux et d’une efficacité modeste. Ils doivent en plus s’inscrire dans un programme de prise en charge pluridisciplinaire impliquant l’entourage et divers soignants. Après traitement, seulement un tiers reste abstinent à un an et 10 à 20 % au bout de 4 ans. À ce titre, patients et médecins attendent toujours de nouvelles molécules susceptibles de faciliter le sevrage.

En 2008, le cardiologue Olivier Ameisen a jeté un pavé dans la mare. Il annonçait dans son ouvrage Le dernier verre que l’administration quotidienne de baclofène à des doses très importantes (270 mg/j) lui avait permis de guérir de son alcoolisme. Ce médicament est pourtant autorisé uniquement pour traiter les contractures et n’a pas d’indication dans le sevrage alcoolique.

Un traitement controversé de l’alcoolodépendance

Association Baclofene