Contre l’alcool, le remède interdit – Le Monde 01/07/2009

 Sandrine Blanchard – LE MONDE | 01.07.09 

« L’alcool, c’était mon ennemi, mon ami, mon médicament. » Stéphane parle de son alcoolisme au passé. A 48 ans, après six années de « picole », il se dit « guéri » grâce au livre du professeur Olivier Ameisen, Le Dernier Verre (éd. Denoël). Huit mois après sa publication (Le Monde du 12 novembre 2008), cet ouvrage vendu à 40 000 exemplaires en France et traduit dans de nombreux pays a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans la prise en charge médicale de l’alcoolodépendance et a suscité de nombreux espoirs parmi les alcooliques.

Depuis que ce cardiologue a raconté comment il s’est libéré de son envie irrépressible de boire en s’autoprescrivant de fortes doses de baclofène, il « passe sa vie à répondre à des centaines de mails de malades, mais aussi de confrères français, anglais, américains » … Exalté par sa découverte, ce médecin n’a plus qu’un objectif en tête : faire reconnaître le baclofène comme un médicament incontournable dans le traitement de l’alcoolisme.

Problème : ce relaxant musculaire commercialisé depuis plus de trente ans pour soulager les contractures douloureuses accompagnant certaines paralysies n’a pas d’autorisation de mise sur le marché dans l’indication du sevrage alcoolique.

Ce n’est pas un hasard si ce dossier intéresse désormais les autorités sanitaires. Dans la liste des projets retenus au titre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) discrètement publiée le 29 mai figure un essai clinique visant à évaluer l’efficacité de cette molécule chez les patients alcoolodépendants.

Contre l’alcool le reméde interdit 
Association Baclofene