Bulletin du RAVMO – Réseau Addictions du Val de Marne Ouest – Renaud de Beaurepaire
Interviewé sur Fréquence M le 12 mars 2011, le nouveau directeur de l’AFSSAPS, Monsieur Dominique Maraninchi, a insisté tout au long de l’entretien sur l’intérêt de « réexaminer les relations bénéfices-risques pour chaque médicament ». C’est une bonne nouvelle pour le baclofène. Pour une solution kafkaïenne du baclofène dans le traitement de l’alcoolisme. Puisque Mr Maraninchi a d’emblèe situé les choses autour du Mediator, on se permettra de situer le baclofène dans le même cadre : si, en France, le Mediator a tué environ 1 000 personnes en 33 ans, l’alcool, lui, en a tué à peu près 2 millions pendant la même période (60 000 morts par an). A l’aune de l’étalon-mort, on mesure à quel point les dispositions à prendre pour faire bénéficier les alcooliques des effets bénéfiques thérapeutiques du baclofène devraient être prioritaires, tous médicaments confondus.
Cette atmosphère de mort me rappelle le jour où j’avais fait une présentation des effets du baclofène dans l’alcoolisme à un parterre d’alcoologues, et où j’avais dit qu’il était criminel de ne pas prescrire de baclofène aux alcooliques : les alcoologues, apparemment sensibles à l’argument, étaient sortis bruyamment de la salle, en procession, en claquant violemment la porte derrière eux. « nul n’est criminel volontairement » aurait pu dire Socrate à propos du baclofène, et d’invoquer l’ignorance des prescripteurs.