« Le médicament ne peut pas être un marché ordinaire » 18/03/2013

La marseillaise – 18/03/2013

Suites judiciaires du Mediator, scandale des prothèses PIP, affaire des pilules de 3e et 4e générations… Moins d’un an après son lancement, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui a succédé à l’AFSSAPS en mai 2012, a du surmonter crises sanitaires et médiatiques. La semaine dernière, le baclofène autorisé pour traiter les spasmes musculaires et testé contre l’alcoolisme, relançait le débat. C’est dans ce climat tendu que le professeur marseillais Dominique Maraninchi, premier directeur général de ANSM tient à réaffirmer ses priorités : « réactivité » et « transparence ».

La semaine dernière, certains médias ont relayé une information émanant du site Allo Docteurs.fr, selon laquelle des décès seraient survenus au cours d’un essai sur le baclofène, un décontractant musculaire testé contre l’alcoolisme. Qu’en est-il concrètement ?

Concernant le baclofène, il fait l’objet de débats publics depuis longtemps, notamment parce que l’alcoolisme est une maladie grave et qu’il y aurait un espoir possible que ce médicament utilisé à très forte dose puisse aider au sevrage. La meilleure manière de procéder est donc de faire des essais cliniques pour savoir les bénéfices et les risques de son administration à de nombreux malades et connaître les meilleures modalités d’utilisation. Effectivement, des décès ont été déclarés par le promoteur de cet essai. Et comme nous avons autorité sur les essais, nous lui avons demandé des détails. On sait que des décès se produisent dans le cadre de l’alcoolisme et de son sevrage mais dans ce cas, nous ne pouvons pas dire si les effets sont imputables ou non au baclofène.

Le médicament ne peut pas être un marché ordinaire