Un médecin prescripteur de baclofène s’en prend à l’étude du Pr Reynaud

DAVID BILHAUT

Président de l’association Aubes qui réunit des médecins prescripteurs de baclofène dans l’alcoolo-dépendance, le Dr Bernard Joussaume critique fortement l’essai clinique « Alpadir » lancé la semaine dernière sous la coordination du Pr Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse, Villejuif).
Dans un entretien accordé au magazine Viva, le Dr Joussaume n’y va pas avec le dos de la cuillère. D’une durée de six mois, l’étude « Alpadir » vise à évaluer principalement l’efficacité du baclofène à la posologie cible de 180 mg par jour dans le maintien de l’abstinence de patients alcoolo-dépendants.
Incompréhension
« Une mascarade », juge le Dr Joussaume qui ne « comprend pas » pourquoi l’équipe du Pr Reynaud a retenu l’abstinence comme premier critère d’évaluation. « Seuls les abstinents mériteraient-ils que l’on s’occupe d’eux ? (…) La révolution du Baclofène, c’est qu’on est passé du statut de l’abstinence au statut de l’indifférence à l’alcool. Et que, justement, des patients puissent se sevrer, se guérir même, sans trop souffrir. » Il s’étonne également que l’étude soit réalisée sur des patients déjà sevrés. « J’ai le sentiment que l’obscurantisme, qui prévalait il y a 200 ans est toujours de mise. » Quant à la posologie cible de l’essai, elle relève selon lui d’un « parti pris honteux ».

Un médecin s’en prend à l’étude Alpadir