Alcool, baclofène et prescription hors AMM Une étude qualitative du choix de prescription des médecins généralistes

THÈSE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT de DOCTEUR EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 19/06/13 par M. Thomas GABORIEAU

L’alcoolisme tue 49 000 personnes par an en France, soit 135 par jour. La
consommation à problème concerne un patient adulte sur 5 en Médecine Générale [171].
Les traitements disponibles à ce jour sont peu efficaces, et l’alcool reste responsable de situations dramatiques pour lesquelles les interventions médicales sont décevantes.
Un traitement potentiel des troubles liés à l’alcool est médiatisé depuis l’article d’O Ameisen en 2004 [1] et surtout son livre en 2008 [2]. Il s’agit du baclofène à haute dose, que ce médecin a testé sur lui-même avec un succès inattendu. Ce traitement n’a pas encore été évalué de façon incontestable dans cette indication, bien que les études préliminaires semblent prometteuses. Il est donc prescrit par certains, hors AMM, que ce soit par l’indication ou par la posologie. De nombreux patients, chez qui
les traitements conventionnels de prévention de la rechute ont échoué, réclament ce traitement à leur médecin traitant. L’Agence du Médicament a initialement déconseillé cette prescription en adressant une « mise en garde » aux médecins en juin 20111.
De plus en plus de médecins prescrivent ce traitement, si l’on en croit la singulière augmentation du volume de prescription depuis 2008.

Alcool, baclofène et prescription hors AMM Une étude qualitative du choix de prescription des médecins généralistes