Alcoolisme: il faut libérer le médicament baclofène

Trente personnalités, dont le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, viennent de dénoncer publiquement les atermoiements des pouvoirs publics vis-à-vis de ce qui est souvent présenté comme un traitement miracle contre la dépendance alcoolique, mais demeure officiellement interdit dans cette indication.

Plus de cent morts par jour, ça suffit!» C’est le thème de l’appel rendu public, mercredi 24 avril, par une trentaine de personnalités, parmi lesquelles le Pr Didier Sicard, président d’honneur du Comité national d’éthique, qui dénoncent sans aménité «les atermoiements» des pouvoirs publics sur le baclofène, les accusant de ne pas mettre ce médicament à disposition des malades de l’alcool, comme la médecine et l’éthique le demandent.

Un coup de théâtre dans ce qui est l’un des principaux dossiers français de santé publique. Tous les ingrédients sont là: un fléau sanitaire majeur (l’alcoolisme); un médicament connu pour d’autres indications (neurologiques), désormais présenté comme une révolution thérapeutique pour les malades de l’alcool.

Sans oublier des apôtres acharnés, alcooliques guéris ou prescripteurs convaincus. Face à eux, le ministère de la Santé renvoie vers l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), empêtrée dans un entrelacs réglementaire, médical et éthique dont elle ne parvient pas, depuis plusieurs années déjà, à sortir par le haut.

Alcoolisme: il faut libérer le médicament baclofène