Alcoolisme: le baclofène au banc d’essai

Le Monde – Sandrine Cabut – Samedi 31 mars 2012

L’expérience des médecins qui prescrivent ce myorelaxant à des patients alcoolo-dépendants est positive. Une étude contrôlée contre placebo doit démarrer au mois de mai, pour confirmer ces résultats.

Après la bataille rangée entre les pro et les anti, l’heure est aux discussions scientifiques. Le baclofène, propulsé au rang de star des traitements de la dépendance à l’alcool dans les médias et sur les forums de patients avant même d’être autorisé dans cette indication, vient de faire l’objet d’une nouvelle publication (dans la revue Alcohol and Alcoholism, le 19mars); et de quatre communications aux journées de la Société française d’alcoologie (SFA), les 22 et 23 mars à Paris. L’occasion de confronter l’expérience clinique des médecins qui le prescrivent déjà avec les données de la littérature internationale, et de mieux cerner cette molécule qui bouscule l’arsenal thérapeutique et les habitudes des alcoologues.

Cette molécule vient bousculer l’arsenal thérapeutique et les habitudes des alcoologues.

Addiction parmi les plus fréquentes, et qui fait le plus de dégâts sur la santé, la dépendance à l’alcool concernerait 2 millions de personnes en France et serait impliquée dans 45000 décès par an. Longtemps, la prise en charge a reposé sur la séquence sevrage/prévention des rechutes, avec pour seul objectif l’abstinence. Après le sevrage, la palette de médicaments est limitée. L’acamprosate (Aotal) et la naltrexone (Revia), les deux produits les plus prescrits, agissent surtout en favorisant le maintien de l’abstinence pour le premier, et en prévenant les dérapages après la reprise d’un premier verre pour le second.Quant à la molécule la plus ancienne, le disulfirame (Espéral),mis sur le marché en 1964, c’est une «arme de dissuasion», provoquant des symptômes désagréables (nausées, bouffées congestives…) en cas d’absorption simultanée d’alcool.

Alcoolisme: le baclofène au banc d’essai

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