Baclofène : l’Agence du médicament fait son mea culpa sur la RTU

par Bruno Martrette – Pourquoidocteur.fr – Mise à jour le 07.10.2015 à 18h35

Seulement 6 % des patients alcoolo-dépendants sont inclus dans le protocole RTU du Baclofène. Les critères de prescription de ce traitement vont évoluer, selon l’ANSM.

Cela fait un et demi déjà que l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a donné son feu vert à la Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU) du myorelaxant baclofène dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance pour les patients en échec des traitements disponibles.
Mais avec seulement 6 200 malades inscrits actuellement sur le portail Internet « www.rtubaclofene.org » de suivi des patients (pour près de 5 millions de Français qui ont des problèmes avec l’alcool), les chiffres restent « insuffisants », a répété l’ANSM ce mercredi. L’occasion pour ses dirigeants d’expliquer les raisons d’un échec.

6 % des alcoolo-dépendants traités

 

Avant de revenir plus en détails sur ce mea culpa, il faut rappeler que les différents acteurs de ce portail espéraient environ 15 000 patients inscrits après 6 mois et 300 000 au bout de trois ans.
Face à ces chiffres loin d’être atteints, l’ANSM a confirmé avoir engagé un processus de révision de la RTU, « de façon, notamment, à travailler sur les aspects pouvant faciliter l’inclusion de patients ».
Car la réalité aujourd’hui, c’est que beaucoup de patients alcoolo-dépendants continuent à être pris en charge hors RTU. Ils seraient même 100 000 d’après des données de l’Assurance maladie. Conclusion, le portail Internet de l’ANSM suit 6 % de la cible concernée.

Un protocole bientôt révisé

Pour expliquer ce désamour, l’ANSM a reconnu que le protocole de suivi des patients contient des contraintes qui peuvent s’avérer « trop lourdes » à supporter pour les prescripteurs.
L’autre critique remontée du terrain concerne le portail de saisie des infomations « www.rtubaclofene.org », « trop chronophage », d’après les médecins. Il aurait constitué « un frein » à l’inclusion des patients, admet l’Agence du médicament. Ce dernier, comme les critères de prescription, vont donc être allégés. Pour réécrire la RTU, un groupe de travail réunissant psychiatres, addictologues, et généralistes va ainsi être créé et le protocole révisé devrait voir le jour au premier trimestre 2016.

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