Baclofène : l’ANSM campe sur ses positions

Jim.fr –  Aurélie Haroche – Paris, le mercredi 30 avril 2014

Attendue depuis de longs mois, la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du baclofène pour « l’aide au maintien de l’abstinence après sevrage chez des patients dépendants à l’alcool » et « la réduction majeure de consommation » est finalement entrée en vigueur il y a cinq semaines. On se souvient que le cadre décidé par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a suscité quelques déceptions du côté des médecins prescripteurs. Beaucoup ont ainsi regretté le fait que le baclofène ne puisse être prescrit qu’en seconde intention après échec des autres traitements, tandis que la surveillance de l’augmentation de la posologie a été considérée comme trop rigide. Par ailleurs, les psychiatres ont désapprouvé la contre-indication visant les patients atteints de pathologies mentales.

Plus de remboursement hors AMM et hors RTU demandé par l’ANSM

A l’occasion hier d’un point presse consacré aux premières heures du portail https://www.rtubaclofene.org destiné à une surveillance plus pointue des éventuels effets secondaires du traitement, l’ANSM a manifesté qu’elle n’était pas prête à revoir sa copie. Il a ainsi été répété que l’objectif était de définir le cadre le plus « sécurisé » possible, tandis que le responsable du pôle médicaments du système nerveux central de l’agence, le docteur Florent Perin-Dureau, interrogé par le site Pourquoi Docteur remarque : « Notre but n’est pas de faire plaisir aux prescripteurs, mais d’assurer la sécurité des patients ». Ces déclarations quasiment sans appel ne sont pas seules à témoigner du refus de l’ANSM d’assouplir le champ de sa RTU. Les responsables de l’agence ont également souligné qu’ils souhaitaient voir l’Assurance maladie agir avec plus de sévérité en ne remboursant plus les prescriptions hors AMM et hors RTU.

Baclofène : l’ANSM campe sur ses positions