Baclofène : quatre cas d’apnées sévères du sommeil ont été diagnostiqués au CHU d’Angers.

2 juin 2016 par Jean Yves NAU

Bonjour

S’émouvoir ? L’étude est publiée dans Chest, journal officiel de l’American College of Chest Physicians . On peut lire ci le résumé : ‘’Severe Central Sleep Apnea Associated With Chronic Baclofen Therapy”. Le papier est signé d’un groupe de six médecins et un pharmacien, groupe dirigé par le Pr Frédéric Gagnadoux, département de pneumologie, CHU d’Angers.

190 mg par jour

Cette publication qui ne porte que sur quatre cas a donné matière à un long communiqué du service de presse de l’Inserm : « Le baclofène pourrait provoquer des apnées du sommeil ». Les auteurs de ce travail ont voulu approfondir la problématique des cas supposés d’apnée du sommeil rapportés, ici ou là, sous baclofène. Les quatre cas étaient tous des hommes traités par baclofène – jusqu’à 190 mg par jour. Tous rapportaient des symptômes évoquant une apnée sévère du sommeil : suffocation nocturne, ronflements, somnolence diurne…

Des polysomnographies ont permis de conclure. « Ils souffraient bien, sans conteste, d’une apnée sévère du sommeil, avec jusqu’à 100 interruptions respiratoires et 40 micro-éveils par heure, précise le Pr Gagnadoux. Et plus précisément d’une forme d’apnée du sommeil dite « centrale ». Les autres facteurs de risque de syndrome d’apnée du sommeil ont été minutieusement recherchés et éliminés par les auteurs angevins.

Sagesse angevine

« La confirmation définitive est venue quand l’un d’entre eux a stoppé son traitement au baclofène qu’il jugeait inefficace. Résultat : son apnée du sommeil a complètement disparu… ! » explique  le Pr Gagnadoux. De futures études seront nécessaires pour caractériser l’ampleur du phénomène chez les patients souffrant de maladie alcoolique et placés sous baclofène. Il faudra aussi se pencher sur les mécanismes physiopathologiques sous-jacents.

Cette étude devrait, selon les auteurs angevins, accroître la vigilance des médecins. Ils conseillent cependant de ne pas arrêter le traitement  tout en traitant au plus vite les apnées nocturnes. Dans cette étude, trois patients ont été placés sous ventilation assisté la nuit tout en poursuivant leur traitement salvateur par baclofène. Bien loin du mont Palatin, on peut voir là une forme de sagesse angevine.

A demain

https://jeanyvesnau.com/2016/06/02/baclofene-quatre-cas-dapnees-du-sommeil-ont-ete-diagnostiques-au-chu-dangers/