Démasquer les auteurs qui ne déclarent pas leurs liens d’intérêts devient facile… même en France

Nombreuses sont les corrections dans les revues pour signaler des liens d’intérêts non déclarés. Aux USA, il est possible d’identifier des avantages, en utilisant Dollars For Docs, et c’est aussi possible en France… Il y a des progrès dans les déclarations de liens, mais c’est insuffisant… regardez 5 cas très bien décrits dans l’article de K Ruff dans Environmental Health en mai 2015 : « Scientific journals and conflict of interest disclosure: what progress has been made? »

Eh bien maintenant, c’est la France ! Aller consulter L’Encéphale, revue de psychiatrie clinique biologique et thérapeutique…. 

  1. En décembre 2014, Patrick Bendimérad (Chef de service, CH La Rochelle) a publié (avec L Blécha de Villejuif) un article dans L’Encéphale : « Bénéfices de la réduction de la consommation d’alcool : comment le faire avec le nalméfène  » (sans point d’interrogation dans ce titre). En fin d’article, la rédaction a ajouté « Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. » Est-ce que la rédaction a insisté, ou se facilite la vie en ajoutant cette belle phrase à tout article dont les auteurs n’ont rien transmis… Je ne sais pas ! Sur PubMed, apparaît la mention « Erratum in Encephale. 2015 Jun;41(3):284. »  sans lien direct…
  2. L’erratum est de Juin 2015 (page 284) et signé de P Bendimérad et L Blecha… le voici « Contrairement à ce qui a été indiqué les auteurs P. Bendimérad et L. Blecha ont omis de mentionner leurs conflits d’intérêts et l’éditeur a ajouté la mention « les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts ». Rectificatif :

    Patrick Bendimérad signale des interventions ponctuelles en tant qu’orateur avec Janssen, Otsuka, AstraZeneca, Servier et Lundbeck. Il a également participé à l’étude ESENSE 2 de Lundbeck. Lisa Blecha déclare n’avoir aucun conflit d’intérêt. »

  3. Est-ce que ce mea culpa était spontané ? NON…  Félicitons A Braillon et B Granger qui ont soumis une correspondance, mise en ligne en juillet 2015, intitulée « Qui peut réellement bénéficier du nalméfène ? Ce que nous disent les évaluations indépendantes« . Félicitons L’Encéphale qui a publié cette lettre (des revues n’aiment pas ce genre de lettre). Outres des remarques que je ne sais pas évaluer (vaut la lecture quand même), la correspondance se termine par : « Bendimerad et Blecha n’ont pas fourni leur déclaration d’intérêt. Cette situation est une atteinte aux pratiques internationales relatives aux conflits d’intérêts et à la législation française. Sur la base de données publiques transparence santé du Gouvernement français (transparence.sante.gouv.fr), on relève pourtant, concernant le Dr Bendimerad, 20 avantages reçus des laboratoires Lundbeck et 18 conventions signées avec ce même laboratoire pour la période allant de janvier 2013 à décembre 2014. »   Bien vu… y’a plus qu’à faire de même avec tous ceux qui oublient de déclarer ! Du boulot.. mais utile….
  4. Le 2 septembre 2015, P Bendimérad et Blecha ont répondu à Braillon/Granger sur les points de fond.. mais en déclarant leurs liens d’intérêts…. Bravo à L’Encéphale, et bravo à P Bendimérad pour avoir avoué son ‘oubli’….

http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2015/09/d%C3%A9masquer-les-auteurs-qui-ne-d%C3%A9clarent-pas-leurs-liens-dint%C3%A9r%C3%AAts-est-facile-m%C3%AAme-en-france.html