Baclofène – Guérir de l’alcoolisme : le témoignage d’un médecin – 13/10/2011 SudOuest.fr

Guéri de son alcoolisme par un médicament, le baclofène, le docteur Olivier Ameisen, professeur de cardiologie, milite pour le faire mieux connaître et admettre.

O Ameisen Biarritz
O Ameisen Biarritz

Souriant et disert, le docteur Olivier Ameisen est l’un des invités vedettes du colloque européen et international THS (Toxicomanies-Hépatites-Sida) qui se tient jusqu’à aujourd’hui au Bellevue. Son livre « Le dernier verre » (Denoël) a connu un incroyable succès, suscitant, en un mois, une soixantaine d’articles dans la presse, et de nombreuses émissions de radio et de télévision lui ont été consacrées.
Dans ce livre, ce professeur de cardiologie à l’université de l’État de New-York raconte comment, issu d’une brillante famille d’origine juive polonaise, bachelier à 16 ans, pianiste dons les dons furent remarqués par Arthur Rubinstein en personne, il souffrit, très jeune, de timidité et d’anxiété. « Je n’avais aucune estime de moi ».

Dégringolade

À 30 ans, alors qu’il enseignait déjà aux États-Unis, après avoir cherché, en vain, dans une psychothérapie, le remède à son mal, il crut trouver dans l’alcool pris avec mesure « l’effet de détente » lui permettant d’être plus à l’aise en société. « Mais de la tolérance on passe à la dépendance et à l’addiction. » À l’origine, il buvait seulement le week-end et puis, très vite, le whisky ou la vodka sont devenus ses compagnons de tous les jours.
Dans les années 90, l’éminent cardiologue a compris qu’il était devenu alcoolique. Entre 1997 et 2003, il a participé à environ 5 000 réunions des Alcooliques Anonymes, absorbé tous les médicaments alors sur le marché, suivi plusieurs cures de désintoxication. En vain. « J’étais désespéré ». Et ce fut la dégringolade, dans tous les sens du terme. Des chutes répétées lui occasionnèrent fractures de l’épaule gauche, de trois côtes, du nez. Et des crises de delirium tremens. « J’ai failli mourir, confie-t-il. Mais ce que je redoutais le plus, ce n’était pas la mort, c’était de me retrouver tétraplégique après une nouvelle chute. »

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