Le baclofène à haute dose dans le traitement de la dépendance à l’alcool (étude BACLAD) : un essai randomisé contre placebo.

Christian A. Müller, Olga Geisel, Patricia Pelz, Verena Higl, Josephine Krüger, Anna Stickel, Anne Beck, Klaus-Dieter Wernecke, Rainer Hellweg, Andreas Heinz.

Résumé

Des études faites antérieurement, contrôlées, randomisées contre placebo, évaluant l’efficacité du baclofène, un agoniste sélectif du récepteur GABA-B, dans le traitement de la dépendance à l’alcool, ont rapporté des résultats contrastés, possiblement du fait des faibles doses utilisées (30-80mg/j). En se basant sur des observations précliniques et sur des études de cas positives chez des patients alcooliques, la présente étude contrôlée a cherché à évaluer l’efficacité et la sécurité d’emploi d’un traitement par du baclofène à haute dose, adapté à chaque cas, dans le traitement de la dépendance à l’alcool. Sur 93 patients dépendants à l’alcool consécutivement présélectionnés, 56 ont été inclus dans l’étude, et il leur a été attribué par tirage au sort un traitement soit par placebo, soit par baclofène entre 30 à 270mg/j, avec un dosage adapté à chaque cas. Les objectifs principaux étaient : 1. L’abstinence complète, 2. L’abstinence cumulée pendant une phase de 12 semaines à haute dose. Un nombre plus important de patients dans le groupe baclofène que dans le groupe placebo a maintenu une abstinence complètependant la phase à haute dose (15/22, 68,2% contre 5/21, 23,8%, p = 0.014). La durée de l’abstinence cumulée était significativement plus longue chez les patients du groupe bacofène comparativement au groupe placebo (moyenne 67,8±30 jours contre 51,8±29, p = 0.047). Aucun effet indésirable sérieux n’a été observé pendant l’étude. L’adaptation individuelle des fortes doses de baclofène est un facteur d’efficacité pour le maintien de l’abstinence chez les patients dépendants à l’alcool, permettant une bonne tolérance, même en cas de rechute. Ces résultats constituent une nouvelle démonstration du potentiel du baclofène, et sont en faveur d’un élargissement possible des options thérapeutiques pharmacologiques actuelles dans le traitement de la dépendance à l’alcool.

http://www.europeanneuropsychopharmacology.com/article/S0924-977X%2815%2900102-9/abstract?cc=y