Interview Philippe Batel psychiatre – Libération 24/04/2012
Par ERIC FAVEREAU
Philippe Batel est psychiatre, addictologue à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine).
«C’est parfois un peu fatigant. Quand on émet des interrogations sur le baclofène, on vous accuse de vouloir défendre votre service et vos structures de soins. On vous accuse de conflits d’intérêts. Prenons un peu de distance. Avant d’aborder la question clinique, regardons le contexte. Certes, autour de ce produit, il y a un petit groupe de gens, aux allures de secte et de happy few qui disent qu’ils ont tout ringardisé. Mais bon, le phénomène est intéressant, avec des choses très positives : c’est la première fois que l’on entend des malades de l’alcool réclamer un traitement. Ce lobby de patients me paraît très positif. Sur le dossier scientifique maintenant : on avait repéré depuis des années l’effet de cette molécule sur le rat. Mais c’est vrai que lors du passage à l’homme, ce qui fut décisif – et en cela le Dr Ameisen a eu un vrai rôle -, c’est qu’on a vu que l’on avait des résultats très différents avec un fort dosage.