L’Ireb, ou le baclo sous le rouleau compresseur

STEPHANE, MEMBRE DE L’ASSOCIATION BACLOFÈNE A ASSISTE A LA MATINEE ORGANISEE PAR L’IREB, le 11 Mai 2011, « BACLOFENE POUR OU CONTRE ? » FACE AU BACLOFENE SOUS PRESSION, SES IMPRESSIONS

Choses vues et entendues…

Le livre d’Olivier Ameisen… ?
« Une communication plus romantique que scientifique… une histoire médiatisée de manière excessive ! »
En une phrase, le ton est donné et l’affaire est entendue.

J’ai assisté mercredi matin à une « Matinée scientifique » organisée par L’Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons (Ireb). A l’ordre du jour, une présentation intitulée « Baclofène : pour ou contre ? ». Il s’agissait, de fait, de permettre au gotha de l’alcoologie française, dans sa très haute légitimité scientifique, d’afficher et d’affirmer encore une fois son opposition farouche à tout ce qui, de près ou de loin, touche au Baclofène.

Du monde, et du beau ! Le ban : Jean Paul Tassin, Philip Gorwood, Michel Hamon. Et l’arrière-ban : les inénarrables Detilleux et Batel. En ordre serré pour sonner la charge. J’attendais un festival (histoire d’étalonner leurs arguments et d’entendre leur logique de communication) … Je n’ai pas été déçu.

Les propos sont sans ambiguïté ni bémol, mais garantis du « sceau scientifique de la crème des crèmes des spécialistes de la spécialité ». Et c’est du lourd. Ils dénoncent en vrac :

  • Les effets « magiques » et non démontrés du médicament sur des malades en attente qui veulent croire aux miracles.
  • Des effets secondaires très pénalisants, voire insupportables.
  • Des cas de suicides révélés et très inquiétants.
  • La preuve que cela ne marche pas ? Les malades continuent de boire !
  • Le problème du Baclofène ? Sa médiatisation.
  • Les essais, les études… ? Dans leur écrasante majorité, elles démontrent que le baclo ne marche pas. Et même souvent une certaine dangerosité.

Le coup de grâce prend la forme d’une ouverture bienveillante vers l’intérêt que suscite le Baclofène dans leurs rangs. Une belle entourloupe pour le banaliser et le marginaliser.

La preuve qu’ils ne sont ni obtus, ni bornés…

  • Ils leur arrivent de prescrire dubaclo… Malheureusement et naturellement sans résultat spectaculaire.
  • Cela ne marche pas plus que les autres médicaments disponibles sur le marché. Ni plus, ni moins !
  • C’est toutefois une piste intéressante qu’il (nous) convient d’explorer. Une pistemais en aucun cas une révolution !
  • Autre preuve de notre intérêt et de notre bonne foi : nous appuyons les initiatives pour réaliser des essais cliniques sérieux et irréfutables… Commecelui du P. Detilleux… Limité à 90 mg/j…

Assis à mes côtés, Renaud de Beaurepaire fait des bonds sur sa chaise et semble hésiter entre la colère et le fou rire. Il préfère l’intervention et assène que le Baclofène, c’est le dosage. Que tout essai clinique limité en mg est une aimable plaisanterie vouée à l’échec. Il rappelle ses 300 patients, les résultats
extraordinaires, l’infime minorité d’entre eux contraints d’arrêter le traitement à cause des effets secondaires…
Rien n’y fait. Face à lui, des paires d’yeux montent au ciel. Un monologue pour des sourds. Ils ne parlent pas le même langage…. A l’évidence, ils ne parlent pas non plus du même médicament ni des mêmes malades.

De cette Matinée, aucun nouvel enseignement mais plutôt la confirmation de mes convictions :

  1. Nous savons tous que ces « arguments » ne tiennent pas une minute à l’examenhonnête de nos expériences et de nos vies avec le Baclo. Mais nous aurions tort dene pas les considérer pour ce qu’ils sont : terriblement coordonnés et efficaces pourfreiner, retarder, annuler tout progrès vers la reconnaissance du médicament et saprescription pour le plus grand nombre de malades.
  2. Cette reconnaissance ne viendra pas du « haut », mais du « bas » de l’échelle. Des généralistes et surtout des malades eux-mêmes. Et il est vain de croire qu’un essai thérapeutique règlera le problème. Ils ont tout le temps et le pouvoir pour le torpiller. Ils ne s’en priveront pas.
  3. Au fond, je ne les sens pas si tranquilles que ça. La menace de la révélation de conflits d’intérêt ? L’intime conviction qu’ils ont déjà perdu la partie ? En tout cas, leur empressement à répondre à toute sollicitation médiatique et à déployer l’artillerie lourde révèle une contradiction : Si le Baclofène n’est rien… pourquoi tant d’effort à le combattre ?

Peut-être pas encore inquiets…Quoique… Mais certainement plus tout à fait sereins.

Association Baclofene