Point sur le suivi national de pharmacovigilence du baclofène dans le traitement du sevrage alcoolique – 26 juin 2012

Le baclofène est un agoniste des récepteurs centraux et périphériques GABA-B. Le LIORESAL® et ses génériques 10 sont commercialisés pour le traitement des contractures spastiques de la sclérose en plaques et des affections médullaires.

Dans le traitement des addictions, chez l’animal et au vu des premiers résultats encore limités chez l’homme, le baclofène pourrait avoir une récation :
– d’induction et maintien de l’abstinence à +/- long terme (désir irrépressible de consommer) ;
 – de réduction des doses d’alcool consommées chez les non-abstinents ;
– d’amélioration des signes immédiats de sevrage physique.

Le rôle clé du récepteur métabotropique GABA-B dans la physiopathologie de la pharmacodépendance a été mis en évidence. Notamment, sa dysfonction a été objectivée dans la dépendance alcoolique et est responsable des 20 co-morbidités anxieuses et d’un allongement de la durée du syndrome de sevrage. Il est aussi impliqué dans le processus de rechute.

L’action du baclofène, très discutée dans la littérature, repose vraisemblablement sur une conjonction d’un effet anti-craving, d’une indifférence aux effets de l’alcool et aux signes contextuels associés à sa consommation, et d’un effet anxiolytique.

Les premiers signaux d’utilisation du baclofène à hautes doses dans le traitement de l’addiction à l’alcool en France coïncident avec la publication du livre « Le dernier verre » du Dr Olivier Ameisen en 2008. Plusieurs facteurs expliquent l’utilisation hors AMM en augmentation du baclofène, notamment :
– des premiers résultats sur le plan de l’efficacité (Addolorato, Alcohol Alcohol 2011 ; 46(3) : 312-7)
– la forte demande de la part des patients et des associations ;

Pharmacovigilence Baclofène Juin 2012