Traitement contre l’alcoolisme : les labos se tirent la bourre 3/3/2013

Sophie Caillat – rue89

Le Baclofène fait des jaloux. Pendant des années, les alcoolo-dépendants ont, avec la complicité de leur médecin, détourné ce médicament initialement prévu comme décontractant musculaire. Découvert par le cardiologue Olivier Ameisen, le Baclofène réduit significativement l’envie de boire, sans avoir besoin de devenir totalement abstinent.

Dans moins de six mois, nous a confié l’agence du médicament, une recommandation temporaire d’utilisation officielle sera vraisemblablement délivrée. Celle-ci est destinée à patienter, en attendant l’arrivée d’une autorisation de mise sur le marché en bonne et due forme. Deux essais cliniques ont été lancés mais il faudra encore deux ans avant l’éventuelle commercialisation officielle.

Mais ce n’est pas tout. Le « marché » de l’alcoolisme (1,5 million de dépendants et 3,5 millions de personnes en consommation excessive) est gigantesque et attise l’appétit des laboratoires pharmaceutiques. Au point que certains essaient de faire croire à des découvertes qui n’en sont pas.

« Un nouveau médicament contre l’alcoolisme », titrait ainsi Le Parisien dimanche. En réalité, explique l’article, le laboratoire D&A qui mène les études cliniques pour Alcover a du mal à recruter la centaine de patients en France qu’il lui faut pour son essai clinique.

 Traitement contre l’alcoolisme les labos se tirent la bourre