Alcoolisme: pourquoi un «médicament miracle» est-il interdit d’utilisation en France? 29/07/2011

Le Point.fr – Publié le 29/07/2011 à 13:42 – Modifié le 29/07/2011 à 14:32 – Par Sophie Pams

Une pilule pour ôter toute envie de boire en quelques jours. L’idée semble surréaliste, et pourtant, le professeur Philippe Jaury va lancer un essai clinique en septembre à Paris pour déterminer l’efficacité du baclofène sur l’alcoolisme. Ce médicament, normalement utilisé pour soulager les spasmes musculaires, ferait également office de substitut à l’alcool.

La première étude sur l’utilisation du baclofène contre les addictions date de 1993 aux États-Unis. En France, le sujet reste méconnu jusqu’au livre d’Olivier Ameisen en 2008. Ce cardiologue, ancien alcoolique, avait tout essayé. Les groupes de soutien (plus de 5 000 réunions en sept ans), les cures (cinq mois en centre de désintoxication) et même un traitement médicamenteux pendant 18 mois. « Rien n’avait d’impact sur moi, raconte Olivier Ameisen. Pendant dix ans, je rechutai à peine sorti d’une réunion ou d’une cure. »

Jusqu’au jour où le professeur à l’université de l’État de New York tombe sur un article de David Roberts. Le scientifique relate une expérience sur des rats dépendants à l’alcool et sevrés en quelques jours à peine grâce au baclofène. Olivier Ameisen se procure le relaxant musculaire, en vente libre aux États-Unis : « En six jours, mon addiction était supprimée. » Selon le cardiologue, le baclofène permet d’arrêter la dépendance à l’alcool, sans pour autant créer d’addiction médicamenteuse. Dès 2004, le médecin essaie de lancer des essais cliniques dans le monde entier. Aux États-Unis, en Suisse, en Allemagne, le phénomène prend, mais pas en France. Olivier Ameisen décide de raconter son histoire dans un livre, Le dernier verre, publié en 2008.

Un Médicament Pour Stopper Net L’alcoolisme

Association Baclofene