Alcoolisme : dans l’ombre du baclofène, le nalméfène (ou le coût de la tentation)

JeanYves Nau – 8 Janvier 2014

Que saurions-nous sans le mensuel Prescrire ? Moins informé. Nettement moins. Et nettement moins bien.  Dernière démonstration  en date avec le nalméfène ou Selincro®. Cette spécialité (Lundbeck) sera bientôt commercialisée. A quel prix ? Pour quels bénéfices ? Fléau alcoolique et guerre de tranchées (1).

Dans la famille alcoolique on demande le mythique baclofène. L’Ansm ne devrait guère tarder à le tirer de sa longue manche. Le directeur général l’a promis avant le dernier été et nous sommes dans l’hiver de l’année suivante. Faudra-t-il attendre le printemps ? Pour l’instant nous en sommes là (mars 2013). Nous en reparlerons.

Janvier 2014 donc. Les fêtes s’estompent. « Chez les patients alcoolodépendants, quand un médicament paraît souhaitable, le choix se porte, faute de mieux, sur l’acamprosate (Aotal®) ou la naltrexone (Revia®), en prise continue, dont l’effet pour supprimer l’envie d’alcool est modeste » nous rappelle Prescrire. Notre mensuel veut parler de cette autre actualité (dans l’ombre du baclofène), qu’est nalméfène (Selincro®)dans cette situation .

Ne plus avoir envie ?

« En lisant le libellé de la posologie du résumé des caractéristiques (RCP) du nalméfène, on comprend qu’il s’agit d’une grande avancée… du moins d’un point de vue marketing, écrit le toujours vinaigré Prescrire. Il est à prendre à la demande, « lorsque le patient en ressent le besoin (…) de préférence 1 à 2 heures avant le moment où le patient anticipe une consommation d’alcool ». Quel gage d’efficacité ! Quand la tentation de boire risque de devenir obsédante : prenez du nalméfène ! Sans dépasser un comprimé par jour. Aux patients alcoolodépendants de n’anticiper l’envie de boire qu’une fois par jour. »

Alcoolisme : dans l’ombre du baclofène, le nalméfène (ou le coût de la tentation)