Baclofène: on attend toujours la démonstration scientifique de son efficacité dans l’alcoolisme

Jean-Yves Nau – 29 août 2015

Bonjour

Alcoolo-tabagisme: avec la cigarette électronique, le baclofène constitue le grands sujet de santé publique. Comme elle, il a émergé en marge de l’institution. Et les grands instituts de santé publique (on songe, en France, à l’Inserm) manifestent ostensiblement leur désintérêt pour l’évaluation clinique de cette thérapeutique – à la différence de nombre  de praticiens confrontés au quotidien à l’alcoolisme.

Cigarette électronique et baclofène s’attaquent aux addictions (tabagique et alcoolique) par des versants différents des sentiers habituels. Pour les observer depuis quelques années nous pouvons témoigner que ce sont des chemins escarpés, sombres, pentus, malaisés, où les rumeurs sont souveraines. Peu ou pas de grands malfrats, mais la crainte de la rechute, du précipice ignoré, des anguilles sous rochers. Les ombres du principe de précaution mal compris règnent dans les sphères d’une puissance publique tétanisée, ligotée. (1)

Trois ans après

Reprenons le dossier du baclofène et intéressons-nous à son efficacité – aux conditions dans lesquelles on cherche à quantifier scientifiquement cette efficacité. On peut faire remonter le sujet au mois d’avril 2012. A cette date l’Agence nationale du médicament (Ansm) autorisait le lancement d’un premier essai clinique contrôlé en ville (étude « Bacloville »), chez des patients présentant une consommation d’alcool à haut risque. Ces derniers seraient « suivis sur une durée minimale d’un an ».  Un deuxième essai contrôlé (étude « Alpadir ») chez des patients dont le traitement est initié en milieu hospitalier était autorisé par l’Ansm en octobre 2012.

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