HAS – Recueil du point de vue des patients et usagers évaluation de Baclocur

Synthèse de la contribution Association Baclofène

Le baclofène représente un véritable espoir pour les malades alcoolo-dépendants et leurs proches face à
une maladie particulièrement grave et en l’absence de traitements médicamenteux efficaces. Il permet
également à de nombreux patients d’accepter un protocole de soins, parce que ce traitement n’impose pas
l’abstinence.

Nous savons, pour avoir suivi des milliers de patients depuis 2011, que prescrit de façon correcte, le
baclofène est efficace de façon durable pour plus de la moitié des patients alcoolo-dépendants. Ce
traitement, parce qu’il permet aux patients de ne plus être obsédés par l’alcool, représente un véritable
progrès thérapeutique, un changement majeur pour le pronostic de cette maladie considérée comme
chronique et terminale. Il permet aux malades alcoolo-dépendants traités avec succès et à leur entourage
de reprendre sereinement le chemin d’une vie bien souvent brisée par l’alcool.

Les effets indésirables, pour la plupart bénins, sont une réalité du traitement, cependant face à une
maladie aussi invalidante que l’alcoolisme, bien des patients sont près à les supporter. Entre être enchainé
par l’alcool, se détruire peu à peu, perdre sa famille, son travail et possiblement souffrir quelques mois de
fatigue, somnolence ou troubles du sommeil, la balance bénéfices/risques penche, du point de vue des
patients, largement en faveur du baclofène.

Les patients doivent avoir le choix d’accéder, s’ils le souhaitent, à ce traitement et doivent pouvoir être
traités dans des conditions optimales, notamment à plus de 80mg/j si nécessaire. Parce que leur maladie
est hautement délétère, Ils ne peuvent se permettre d’attendre 5 ou 10 ans, la mise sur le marché de
molécules similaires mais potentiellement moins génératrices d’effets indésirables.

L’alcool et les benzodiazépines majorent les effets indésirables et probablement favorisent les plus
dangereux d’entre eux. Plutôt que de brider arbitrairement la dose journalière à une dose insuffisante pour
80% des patients, sur la foi d’une étude qui n’a pas démontré l’imputabilité du baclofène dans la survenue
d’incidents graves ou de décès, il nous semblerait judicieux de proposer un sevrage sous baclofène aux
patients qui continuent à boire de façon excessive passée une certaine dose de baclofène ou une certaine
durée de traitement.

Dans le même ordre d’idée, des médecins formés à la prescription du baclofène, des patients informés sur
les particularités de ce médicament, permettrait d’optimiser le traitement et d’en minimiser grandement
les risques.

Il est grand temps de prendre véritablement en compte l’intérêt des patients et de leurs familles.

Le document complet : questionnaire_has_contrib_asso-baclofene_med-baclocur