Lettre aux professionnels de santé

Mesdames et Messieurs les professionnels de santé

Les patients alcoolo-dépendants sous traitement par baclofène ont besoin de vous.

– Qui sommes-nous?

Nous sommes vos patients,  des adultes responsables, ne souhaitant qu’une seule chose : nous libérer de l’alcool et réussir à enfin prendre soin de notre santé. Pour échanger sur un forum de patients , nous savons que ce traitement est efficace, tous ceux qui nous ont précédés depuis 2011 en témoignent. Nous savons aussi que ce traitement n’est efficace qu’à une dose propre à chacun d’entre nous, en moyenne de 170mg/j

Nous sommes conscients des effets indésirables de ce traitement. Mais, pour nous, ceux-ci sont bien moins dangereux que les effets toxiques de l’alcoolisme chronique et ils ne sont rien au regard de la souffrance que nous éprouvons, souffrance également subie par notre entourage, si tant est que nous en ayons encore un …

Être limités à 80 mg/j, c’est pour la majorité d’entre-nous, guéris ou en voie de guérison, la quasi certitude de retomber dans l’enfer de l’alcool et des traitements inutiles et couteux.  Aucun d’entre nous ne veut rechuter et encore moins faire partie des 130 personnes qui décèdent chaque jour de l’alcool. C’est pourtant le risque que nous fait courir la décision de l’ANSM qui s’appuie sur une étude contestée

–  Qui sont les médecins, les pharmaciens  qui acceptent de prescrire et de délivrer ce dont les patients ont besoin ?

Ce sont en grande majorité des médecins généralistes, des psychiatres ou des pharmaciens qui ne connaissaient pas particulièrement le baclofène avant de le prescrire. Ils ont suivi la même formation que tous, ils ont prêté les serments d’Hippocrate ou de Galien et sont soumis à la même réglementation que les autres. Ils prescrivent ou délivrent ce médicament à dose efficace, parce qu’ils ont constaté  les résultats  sur leurs patients et sont fiers et heureux d’avoir pu les aider à reprendre leur vie en main,  tout simplement.

Ils ont aussi noté les paroles du Directeur de l’ANSM, le Dr Dominique Martin, qui répète de façon appuyée (à plusieurs reprises lors du colloque ATHS de Biarritz le 18 octobre dernier) que la prescription et la délivrance hors AMM sont autorisées … voulant sans doute se dédouaner d’une décision désastreuse pour les patients et très inconfortable pour les professionnels de santé.

Nous sommes conscients de la responsabilité que vous, médecins et pharmaciens, portez quand il s’agit de délivrer un traitement hors AMM et sommes prêts à signer une décharge  qui nous engagera à vos côtés.

Nous vous remercions par avance de l’intérêt que vous porterez à notre démarche en acceptant de réfléchir à l’aide que nous apporte le baclofène pour vaincre notre addiction.

Des patients traités au baclofène, stabilisés ou en voie de guérison, soutenus par l’Association Baclofène