En route vers la guérison – LIGNE D’ARRIVEE FRANCHIE !

Bonsoir à tous

Je pensais attendre encore quelques jours car je n’aime pas les annonces qui font pshiit…
Mais un secret de polichinelle ne rime à rien non plus.

Ce matin nous nous sommes réveillés et ma famille était heureuse.
Depuis quelques semaines c’est le cas.
Depuis ma rencontre avec le baclo, et vous. Mais ce matin je savais mieux qu’il y a deux semaines, quand j’étais déjà indifférent.
J’avais si peur de me tromper.
Je n’ai jamais eu aucun doute sur le traitement. Dès que j’ai mis les pieds ici j’ai compris que j’étais sauvé.
Le seul doute que j’ai pu avoir était de savoir quand je pourrais enfin commencer à me soigner.

Je me suis battu toute ma courte vie avec moi-même ; mon esprit luttait pour ne pas céder alors que le combat était perdu d’avance.
Plusieurs fois j’ai voulu mourir.
Parce qu’impuissant.
Quand j’ai compris que je pourrais me battre avec une arme, une vraie, je savais que je m’en sortirais.
J’avais trop d’atouts que certains n’ont pas la chance d’avoir.
33 ans. Une femme fantastique. Des enfants merveilleux. Un travail. Un peu de volonté.
Le forum. Des soutiens au-delà de mes espérances.
Des soutiens, vous l’avez tous été, qui postez sur mon fil.

Mais je pense à Christine, merveilleuse Christine, que j’ai eu la chance de rencontrer et avec qui nous sommes liés d’amitié tendre.
Christine qui donne tant aux autres sans attendre en retour. Axelle désincarnée qui est si reconnaissante d’avoir retrouvé sa vie que
parfois, elle l’oublie pour rendre la leur à des inconnus. Prenez du temps pour elle. Elle ne doit rien à personne.
Et elle mérite tant.

Et Valérie, bien sûr, avec qui je partage encore d’autres choses, sincères, fortes, et engagées. Valérie qui m’a donné la force quand je n’en avais plus,
en se livrant pour moi, et pour moi seul, je le prends et je le garde, avec une intense et déchirante beauté.

Très vite j’ai su que c’était bon pour moi, que ça allait fonctionner. Alors j’ai voulu dépasser un peu vite ce qui était ma dose seuil, 120mg, et je me suis fait bobo.
Ces bobos seront une chance pour l’énergie que je consacrerai à en éviter l’expérience à d’autres, ou à la rendre moins douloureuse.
Ces bobos, m’ont fait très mal. Et si vous me connaissiez, vous sauriez que je ne plaisante pas quand je parle de bobos.
Des cicatrices, j’en ai quelques unes. Et je n’ai pas pleuré quand je me suis empalé la jambe sur les pics d’un portail, plus jeune, saoul comme un étudiant lors
d’une soirée encore trop arrosée. Je n’ai pas pleuré non plus, quand lors d’une longue marche de 1200kms, à une étape de plus de cinquante bornes,
je suis arrivé avec des bouts de peaux qui étaient resté collés à mes chaussettes lorsque je les ai ôtées.
Mais deux soirs de suite, il y a moins de quinze jours, j’ai pleuré.
Et à aucun moment, aucun, je n’ai douté du baclofène. Je savais que j’avais merdé, point barre.

Et puis voilà, donc, je suis reparti, déjà indifférent sans vraiment vouloir le croire, déni de « guérison » ?
A 120 j’étais bon, mais je suis remonté de 10, et encore de 10, juste pour exorciser la souffrance de ces 140 mal négociés. Pour conforter ma guérison dans
un premier temps -avis à ceux qui veulent redescendre tout de suite ou ceux qui veulent se voir arriver trop vite –
dans un second temps pour voir si ces 140 étaient gérables mieux négociés.
Et clairement.

Je vois de ci, de là, tant de conseils dispatchés, saupoudrés. Ecoutez vous. Je me permet parfois même d’en donner.
Parce que j’écoute ce qu’on dit. Je ne cherche pas à me faire plaisir. Mais je n’aime pas voir souffrir et je sais parfois pourquoi les autres souffrent.
Parce qu’il faut être patient.
Et je l’ai belle, parce que le baclo a été 100% efficace avec moi. Je pense à toi, Junon, qui lutte avec tant de courage et qui y croit encore.
Tu as raison d’y croire. Moi j’y crois. Différemment, oui différemment, c’est la clé.

Je suis si long…

J’ai vu dans les yeux de ma compagne ma guérison.
Nous sommes plus heureux que nous ne l’avons jamais été.
J’étais pas un mauvais bougre, sinon elle m’aurait abandonné.
Mais aujourd’hui je suis le meilleur de ce que je pouvais être.
Merci à vous. Merci baclofène. Merci Ameisen. Laissez moi ne pas lui donner de titre, ou lui mettre de prénom.
C’est un homme comme les autres. Qui a fait une formidable découverte.
Qui va sauver tant de vies.
Je n’ai jamais connu que ma prison d’alcool et de dépendance.
Je vais faire de mon mieux pour aider les autres, à mon tour.
Pas trop de temps pour cela jusqu’alors, vous me le pardonnerez mais l’inverse ne m’angoisserait pas.

Ce soir, comme tous les autres soirs, tous les autres jours depuis une quinzaine, je suis libre.
Je suis enfin heureux.
Prêt à tout affronter.
Toutes mes dépendances volent en éclat. Toutes mes angoisses disparaissent.
Toute la saloperie disparaît.
Je suis un homme libre.
J’avais peur de me trouver indifférent à tout, de vomir à la vue d’un verre, de changer de personnalité.
Je n’ai eu que ce que je n’osais pas espérer dans mes rêves les plus fous :
Ma dépendance a éclaté. Ma personnalité se révèle pleine de beauté. Je rayonne.
Je suis un soleil.
Je suis merveilleux.
Je suis un ange qui n’est plus déchu.

Je suis libre.

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